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La Turquie ne «suppliera» pas les Allemands de rester à Incirlik

369 vues | 18/05/2017

Ankara ne «suppliera» pas les Allemands de rester dans la base d'Incirlik située en Turquie, et qui sert aux opérations de la coalition internationale contre le groupe terroriste «Daech», dont l'Allemagne a menacé de se retirer cette semaine.

«C'est à eux de voir, nous ne les supplierons pas» de rester, a déclaré Mevlüt Cavusoglu jeudi, interrogé par la chaîne privée NTV.

La chancelière allemande Angela Merkel a qualifié lundi l'interdiction faite par Ankara à des députés allemands de se rendre sur la base d'Incirlik où sont déployés des soldats allemands, de «regrettable» et évoqué de possibles «alternatives à Incirlik», comme la Jordanie.

«S'il n'est plus possible de travailler normalement à Incirlik -et cela implique les visites de députés du Bundestag- alors nous devrons chercher des alternatives», a dit mercredi le chef de la diplomatie allemande, Sigmar Gabriel, au journal local Neue Osnabrücker Zeitung.

Qu'Ankara «cherche à faire du chantage au Parlement allemand est à la limite du supportable», a poursuivi M. Gabriel.

«Je ne peux qu'espérer que le gouvernement turc va changer d'avis dans les jours à venir», a-t-il également déclaré. «Sinon, la chambre des députés ne va plus laisser nos soldats aller en Turquie».

«Si le ministre allemand des Affaires étrangères a dit une telle chose, c'est irrespectueux», a estimé jeudi M. Cavusoglu, ajoutant que des entretiens diplomatiques avaient lieu pour relancer les relations turco-allemandes.

Ankara n'a pas officiellement expliqué les raisons qui ont motivé l'interdiction de la visite des députés allemands, mais Berlin soupçonne la Turquie de punir l'Allemagne pour avoir accordé l'asile politique à des militaires turcs qui en avaient fait la demande après les purges déclenchées à la suite du coup d'Etat manqué de juillet dernier.

Berlin et Ankara multiplient depuis un an les passes d'armes et les crises diplomatiques, la Turquie accusant régulièrement l'Allemagne d'ingérence ou de soutien à des groupes «terroristes», comme le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

Source: agences et rédaction