ŒIL SUR L’ENNEMI
Les détenus palestiniens en grève de la faim en danger
Des centaines de prisonniers palestiniens sont entrés mercredi dans leur deuxième mois de grève de la faim, un stade dangereux pour leur santé.
Des centaines de prisonniers palestiniens entrent mercredi dans leur deuxième mois de grève de la faim, passant un cap déterminant.
Plus de 1000 prisonniers palestiniens refusent toujours de s'alimenter. Ils ont entamé cet acte de protestation à la suite du plus célèbre d'entre eux, Marwan Barghouthi, condamné à la perpétuité pour des attentats meurtriers. «Israël» a jusqu'à présent refusé de négocier.
De meilleures conditions de détention
Les détenus réclament de meilleures conditions de détention, l'abandon de la détention administrative, l'augmentation du nombre de visites (réduites à une par mois depuis un an), l'accès aux soins et l'accès à des livres ou l'accès à des téléphones publics: 840 prisonniers sont en grève de la faim.
Parmi les 6500 Palestiniens actuellement détenus par «Israël», figurent 300 mineurs. Environ 500 d'entre eux sont sous le régime extra-judiciaire de la détention administrative qui permet une incarcération sans procès ni inculpation. Treize députés sont aussi emprisonnés.
Des risques accrus pour la santé au bout d'un mois
Au bout de quelques jours de grève de la faim, le corps commence à consommer ses propres réserves de graisse, explique Zeratzion Hishal, médecin de la Croix-Rouge internationale, l'un des rares étrangers à avoir eu accès aux détenus, qui est autorisé à parler des effets de la grève en général.
Après trois ou quatre semaines, les grévistes ont perdu environ 10% de leur poids. Au bout d'un mois, les risques augmentent considérablement, la perte de poids pouvant atteindre 20% et nécessiter l'hospitalisation. La graisse étant épuisée, le corps «mange» ses propres protéines, c'est-à-dire les muscles et plus tard les organes, tout en essayant de préserver le cerveau, le foie, les reins et le cœur.
Une partie des grévistes de la faim aurait été transportée dans une aile spéciale de la prison pour y recevoir un suivi médical, selon le New York Times. Mercredi, une manifestation en soutien aux détenus se sont déroulée à Ramallah, en Cisjordanie occupée. La foule en colère s'en est notamment prise à la Croix rouge internationale qui refuse de discuter publiquement du sort des prisonniers.
Selon Haaretz, des discussions en cours entre les autorités israéliennes et des responsables palestiniens pourraient laisser augurer d'une issue proche.
Source : sites web
